Airbus se place pour prendre des parts dans les activités de cybersécurité d’Atos


A six mois de l’échéance, l’intérêt grandit pour Evidian, la future filiale d’Atos dans laquelle le groupe d’informatique compte loger ses activités de cybersécurité, de cloud (informatique dématérialisée) et de supercalculateurs. Airbus envisage une prise de participation minoritaire au capital de cette société, a révélé lundi 2 janvier le journal Les Echos. Dans un mail transmis à l’agence Reuters, le groupe d’aéronautique dit ne pas commenter les rumeurs mais ajoute être « en constante discussion avec (ses) partenaires, clients et fournisseurs ». « Ces conversations restent de nature privée », poursuit-il. De son côté, sans citer le nom d’Airbus, Atos confirme avoir engagé, en lien avec la mise en œuvre de son plan de scission, « des discussions exploratoires avec de potentiels futurs actionnaires minoritaires du périmètre d’activités regroupé sous le nom d’Evidian ». Mais « ces discussions ne sont pas suffisamment avancées pour permettre tout autre commentaire », insiste Atos.

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L’intérêt d’Airbus pour Evidian n’a rien d’étonnant. Le nom du groupe revenait régulièrement ces derniers mois comme un candidat potentiel au rachat de la société, tout comme ceux de Thales et d’Orange. L’avionneur européen a déjà déclaré à de multiples reprises qu’il portait une attention soutenue à tous les maillons de sa chaîne de fournisseurs. Pendant la crise du Covid-19, Airbus s’est employé pour que les sous-traitants liés à sa division aviation commerciale ne rompent pas notamment sous le poids de difficultés économiques. Il en va de même pour Atos et sa filiale Evidian.

Une entrée minoritaire d’Airbus au capital de cette dernière présenterait un intérêt stratégique pour le groupe présidé par Guillaume Faury. Cette opération lui permettrait de garantir son accès à des systèmes de communication sécurisés pour véhicules militaires comme en développe Evidian. Surtout, le segment de la cybersécurité est un secteur sur lequel Airbus est présent depuis longtemps, fait-on savoir du côté de l’avionneur européen. En 2022, il a d’ailleurs regroupé une grande partie de ses activités cyber dans une nouvelle entité, baptisée Airbus Protect.

Bâtir un cloud tactique

Avec un pied dans la filiale d’Atos, Airbus pousserait aussi un peu plus ses pions pour bâtir un cloud tactique qui viendrait s’adjoindre au prochain remplaçant du Rafale, le Système de combat du futur (SCAF). Une manière pour le groupe de rappeler qu’il développe « ses activités de cybersécurité avec tous ses clients étatiques qu’il s’agisse de l’Allemagne, du Royaume-Uni mais aussi de la France. Nous sommes présents sur tous les programmes stratégiques de la France », précise Airbus. « Un accord capitalistique minoritaire permettrait d’ancrer ces relations industrielles », appuie un proche d’Atos, et contribuerait à stabiliser le capital tout en renforçant sa coloration tricolore.

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